C’est parti pour la première étape du Voyage au coeur des Maisons et Villages Verts… Voyage que je devais faire en mai juin et que j’ai du reporter pour cause sanitaire. Pour cette première étape, je vous emmène à Dinard, à la rencontre de la cahute, la micro-micro maison de Thomas et de ses équipes.
C’est le coup de coeur de la simplicité. Dans le meilleur sens du terme.
Simplicité dans la conception, simplicité dans l’usage.
Lors de notre voyage d’un an, on s’est rendu compte que la simplicité avait l’avantage de s’adapter à toutes les situations, de demander un minimum d’attention… une fois mise en place. Plus l’on ajoute de technicité, de complexité, plus on prend le risque d’être dépendant pour l’entretien, la réparation… et l’usage.
La contingence empiète sur notre espace de liberté, sur le temps de pensée, d’action, de vie.
Nous aimons nous entourer d’objets pour nous simplifier la vie. Mais quand on y prend garde, entre le temps d’achat, d’entretien, d’usage… Cette simplification n’est plus toujours évidente.
La cahute est petite et maniable en mobilité. Elle est construite en bois de peuplier avec un traitement qui limite l’entretien et augmente la durabilité. Elle est pensée pour l’autonomie. Et donc pour limiter les besoins en eau et énergie. Ainsi, les toilettes sont sèches. Et la douche est hyper simple, une pompe, une bonbonne de 20 litres dans laquelle on met de l’eau chaude… Rustique. En fait, on limite les risque de panne et de plomberie. L’eau est accessible mais pas autant que lorsque la maison est branchée au réseau d’eau courante. Donc on est moins tenté de d’utiliser le robinet pour tout et n’importe quoi ou prendre des douches d’1 demi-heure. Et cela rejoint l’objectif de l’autonomie et de la sobriété des ressources utilisées.
Pour l’électricité, l’essentiel des éclairages étant en 12V, la consommation est plutôt faible. Un convertisseur permet d’utiliser des prises en 220V. Pour remplir cet office, un simple panneau solaire mobile, suffit avec une installations (batterie/convertisseur) qui tient dans un petit placard.
Simplicité rime avec sobriété
Je vous l’accorde, le chemin pour apprécier cet esprit minimaliste n’est pas évident pour tout le monde. On ne peut pas passer d’une maison de 140m2 à… 7m2 + 3m2 de mezzanine sans comprendre ce que l’on reçoit en contrepartie.
De mon point de vue, il faut au moins ressentir les besoins suivants :
- Prendre conscience que l’homme ne peut se répandre indéfiniment en utilisant des ressources produisant des effets dont la nature n’a que faire à l’échelle… humaine. (temporelle et spatiale) Matières premières, ressources énergétiques détruites définitivement.
- Ressentir la liberté à ne pas dépendre de ses possessions. Le chemin le plus simple étant de posséder des choses qui demandent un minimum d’attention, ou posséder moins de choses.
- Ressentir le bien-être du contact avec les éléments naturels, la vie qui nous entoure
- La liberté de pouvoir changer d’air, de se mouvoir
- Ne pas être dépendant, contraint, par un mode de vie qui en définitive, n’est pas épanouissant.
La cahute est une micro-maison, low tech, mais soigneusement pensée, utilisant les techniques à la pointe… de la simplicité. Les matériaux sont locaux, essentiellement en bois. La préoccupation est de laisser le moins de trace possible et de s’intégrer à son environnement.
Et en plus, avec toutes les reconnaissances légales… dès sa livraison.
La cahute possède sa carte grise caravane-micro-maison.
Le pari relevé de la cahute : créer une tiny house, qui a la même homologation qu’une caravane. Et donc profiter de tous ses avantages tout en ayant un aspect qui s’intègre à son environnement.
Pourquoi les qualités d’une caravane ? La législation française reconnaît les caravanes comme habitat : il n’y a donc pas de problème d’assurance. L’état a également clairement cadré les possibilités d’installation. Alors que la législation sur les Tiny reste encore relativement floue.
Et surtout, il suffit d’un permis B pour tracter la cahute. Elle n’a qu’un seul essieu, ce qui la rend particulièrement mobile, beaucoup plus que les micro-maisons de 5m et plus.
La cahute utilise des matériaux sains durables et recyclables.
La cahute a un faible impact écologique et s’adapte parfaitement aux zones naturelles.
Ainsi, à titre d’exemple, la Cahute utilise la technique de rétification de bois de peuplier. La rétification est un procédé thermique, sans adjuvant chimique, inventé dans les années 1980 par les Mines de Saint-Etienne qui permet de modifier les propriétés du bois. Elle est inspirée de techniques ancestrales japonaises : Le Yakisugi. Toutes les essences ne s’y prêtent pas : les plus adaptées sont le pin maritime, l’épicéa, le peuplier, le hêtre, le frêne. Le peuplier “rétifié” devient plus résistant, anti-fongique, plus stable (il ne se déforme quasiment pas) grâce au comportement hydrophobe acquis.
L’histoire commence en…
L’histoire commence en 2008, quand Thomas découvre le mouvement des Tiny house aux Etats-Unis. Artisan menuisier de formation, il lance Cahute en 2015, après des années de recherche, avec la volonté de faire des Tiny House à la Française.
Trois axes vont guider le développement des “Cahutes”, les impératifs :
- techniques (poids, résistance, confort)
- légaux et administratifs (homologation et assurance)
- éthiques (matières premières recyclables, méthodes de production artisanale en respect de l’environnement, sans utilisation de produits synthétiques)
L’enjeu n’était pas évident :
“Comment produire à la main, une Tiny House 2 fois moins longues, mais 3 fois moins lourdes que les Tiny Houses habituellement fabriquées en France sans avoir recours à des matériaux synthétiques et en respectant les normes applicables aux véhicules de loisirs”
Thomas Longhi
Le résultat sort en 2016 : la cahute “classic”, “homologuée, tractable avec un simple permis B et assurée pour la route, l’habitat et l’activité professionnelle”.
Le carnet de commande est rempli sur 3 ans.
Les honneurs (et la reconnaissance) de Living big in a Tiny House
Pour quels usages
A l’origine, le mode de vie associé à ces micro maisons est bien sûr nomade, mais offre aussi possibilité de créer un ensemble, un micro village. L’aspect de maison de poupée s’y prête bien. Par exemple, pour une famille : une cahute pour les parents, une pour les enfant, et une dernière, pour faire un bureau/chambre d’amis.
Dans sa configuration actuelle, on peut déjà l’utiliser comme :
- maison privée
- local professionnel : bureau, cabinet de consultation
- maison de loisir destinée à la location,
Cette polyvalence est l’une des forces du concept de “Cahute”.
Des développements à venir ?
Le futur des cahutes va sans doute passer par des développements complémentaires sur la modularité. Aussi, Thomas et ses équipes sont en train d’imaginer des évolutions pour pouvoir réunir plusieurs cahutes via des terrasses ou des serres.
Thomas nous explique cela dans l’interview réalisée par la chaîne youtube Livingstone.
En Savoir plus :
La “cahute classic”
1300 kg, 336cm x 240cm x 390 cm, et deux couchages doubles.
7m2 + 3m2 en mezzanine.
Budget : 38 000€ ht (2020)
Contacts :
Cahute
ZA LA VILLE-ÈS-PASSANTS
35800 DINARD, FRANCE
Site internet
Photo : Cahutes
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